Lettre à mes seins
D’abord plats, quand j’étais un petit rat de l’opéra,
Vous êtes devenus collines, tandis je connaissais mes premiers émois,
Mes lunes sont arrivées et ces collines ont encore poussé,
Tandis que je découvrais cette facette de ma féminité.
Vous vous êtes retrouvés contraints,
Car, paraissait-il, c'était nécessaire,
Est-ce vraiment comme cela qu’il faut faire?
A présent, je réalise tout le contraire.
Je suis devenue femme et il est vrai,
Que vous avez été des atouts parfois.
A d’autres occasions, il a fallu vous cacher. Pourquoi?
Pour cette société, où le patriarcat règne en maître!
Et où la règle, c’est se soumettre.
Votre fonction première est nourricière,
Car après tout, ne sommes-nous pas mammifères?
Vous êtes en général considérés tabous,
Sauf bien sûr, si vous servez à ramener des sous.
Pourtant, vous êtes là….
Depuis que le monde est monde,
Les femmes et les hommes, ont des seins.

Haut les seins! Je suis fière de vous!
Alors,
Désolée,
D’avoir eu parfois honte de vous.
Les images qu’on nous véhicule ont la vie dure.
Les magazines, les célébrités etc. m’ont fait petite fille, douter de vous.
Pardon,
De vous avoir contraints.
Vous ne demandiez qu'à vivre libres; alors je vous ai délivrés!
Merci,
d'avoir contribué a révélé une partie mammifère, primitive, instinctive de moi.
Après plus de quatre ans d’allaitement, et plus que jamais jusqu’à présent,
Je vous aime!
Léa